Imagerie médicale et irradiation
Bénéficiant directement de l’essor des technologies numériques, l’imagerie médicale a connu une évolution spectaculaire ces trente dernières années. Echographie, IRM , scanner, TEP-scan, scanner 3D, coronaro-scanner (cœur), colo-scanner (côlon) : autant de techniques très performantes en termes de diagnostic qui améliorent sensiblement la qualité des soins.
Mais nombre de ces techniques ont aussi fait bondir les niveaux d’irradiation : ainsi, un scanner du thorax irradie autant un patient que 200 radiographies du thorax !
Rappelons que 75 % de l’irradiation totale dans la population générale est d’origine naturelle (rayonnement cosmique, tellurique, etc.), et 25 % est d’origine artificielle, essentiellement due à l’imagerie médicale.
Le moins le mieux
Ces chiffres posent évidemment la question de la justification des examens. Toutes les sociétés savantes publient et mettent à jour leurs recommandations sur la prescription des examens d’imagerie. Par exemple, la Société Française de Pédiatrie recommande de ne pas pratiquer d’imagerie des sinus avant l’âge de 5 ans devant une suspicion de sinusite. En effet, jusqu’ à cet âge, les sinus sont physiologiquement peu développés, et un épaississement muqueux habituellement observé en cas de sinusite chez un adulte peut être normal chez un enfant. Autre exemple : en présence de céphalées persistantes chez l’enfant, l’IRM (non-irradiant) doit être préférée au scanner.
Quelles perspectives ?
Des directives européennes votées en décembre 2013 devront être transposées en France au 6 février 2018. Elles imposeront des audits cliniques, une assurance qualité, une analyse des procédures – notamment la communication entre prescripteurs et spécialistes de l’imagerie médicale – et une justification des pratiques en matière de prescription d’imagerie chez l’enfant.
Il n’est pas question – ni même possible – de rejeter en bloc les examens irradiants. Le scanner est encore en 2015 et pour l’avenir proche un examen très performant en termes de diagnostic. Mais pour faire le diagnostic d’une pneumonie de l’enfant par exemple, une équipe américaine (Nielsen JW, 2015) a prouvé que l’échographie du thorax peut supplanter la très classique radiographie du thorax. Idem pour le diagnostic d’une appendicite, dans une moindre mesure.
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